Créer une arborescence web :
l’exemple du camping du Marais Neuf
Vous souhaitez créer ou refondre votre site internet dans le tourisme ? Avant de vous lancer dans les choix graphiques, prenez le temps de bien réfléchir aux contenus. Un site ne remplira correctement son rôle que si l’internaute y trouve son bonheur. Nous allons donc parler d’ergonomie et de méthodologie de projet web.
L’ergonomie
Un site est dit ergonomique si l’utilisateur comprend facilement comment il peut utiliser son interface. L’internaute doit être en situation de confort, et ne pas avoir la sensation de devoir réfléchir pour arriver à ce qu’il cherche. En une fraction de seconde, il doit comprendre comment est structurée l’information, et les actions qu’il doit entreprendre pour avancer et trouver l’information souhaitée.
La méthode du tri de carte (card sorting)
Le tri de carte est une méthode qui permet de classer l’information de façon logique et structurée : ce travail préliminaire doit pouvoir aboutir à une arborescence claire et compréhensible. L’architecture de l’information est une affaire de mots, car c’est sur les mots que l’internaute appuiera ses décisions de navigation: « je clique ou je ne clique pas? »
Les libellés d’une rubrique, d’une sous-rubrique, ou d’un lien sont stratégiques : ils doivent permettre d‘anticiper le contenu qui se trouve derrière.
Exercice pas si simple au final. Il faut penser à tout, ne rien oublier, et surtout : se mettre à la place du client. Lorsque l’on fait ce travail de recherche, il faut pouvoir se dire : « est-ce intéressant pour les internautes ? », « mes clients ont-ils besoin de savoir ça ? »
Les étapes d’un card sorting :
- Collecte des informations existantes
- Sondage pour cerner les attentes des utilisateurs
- Rassemblement des contenus existants et à produire dans un tableau (type Excel)
- Impression et découpage du tableau sous forme de petites languettes
- Regroupement des informations de même nature, catégorisation et qualification de chaque contenu en fonction de différents critères : importance, priorité, accessibilité, fréquence, volume, format, durée de vie de l’information, gestion et production, etc.
Lister les informations pour soi est une erreur : c’est le meilleur moyen de présenter des contenus inintéressants pour l’utilisateur.
Le tri de carte en exemple
Pour une meilleure compréhension de la technique, nous allons nous appuyer sur un de nos clients : le camping du Marais neuf à la Barre de Monts
Lors d’un tri de carte, il ne faut surtout pas se censurer : on dit à haute voix tout ce qui nous passe par la tête, les propositions sont toutes consignées dans un tableur Excel.
Il existe à ce moment 2 types d’information :
- les infos que le camping souhaite communiquer : présentation des hébergements, des services sur place, des animations…
- les infos que le client est susceptible de rechercher : il est important à ce moment de pratiquer l’empathie et d’imaginer les questions d’un touristonaute.
Questions types et contenus adéquats (attente des utilisateurs)
- Combien ça coûte ? table de prix par saison, tarifs en PDF
- C’est situé où exactement ? Google map, plan d’accès avec situation des plages
- Est-ce disponible à mes dates ? Calendrier des disponibilités
- La prestation comprend quoi ? Descriptif complet de l’hébergement (plan, inventaire, surface), services (wifi, piscine…)
-  Y’a-t-il de quoi s’occuper tout le séjour ? Rubriques : plages, sites touristiques dans les alentours, marchés locaux, activités, horaires des marées
-  Quel temps fera-t-il ? Module météo
- Est-ce que l’ambiance est sympa ? Galerie photo, commentaires des visiteurs
- Est-ce la meilleure des affaires ? Rubriques : formule week-end, promotions
Travail avec les étiquettes : classement et catégorisation
Le travail suivant consiste à rassembler ce qui se ressemble, et séparer ce qui est différent : on obtient ainsi des groupes d’étiquettes.
Dans chaque groupe, on hiérarchise les informations des plus importantes aux moins importantes : voire si besoin est, on constitue des sous-groupes.
Dans l’exemple ci-dessous, bar et glaces sont des petits contenus insignifiants qui ne feront pas à eux-seuls une page : on les évoquera donc dans une page « alimentation ».
Pour mieux représenter la future arborescence, on présente les groupes d’étiquettes en colonne.
Enfin, on essaie de trouver pour chaque tête de colonne un libellé suffisamment évocateur : l’opération est hautement stratégique car c’est ce libellé qui portera le clic (ou le survol) pour dévoiler le menu déroulant.
- Ce libellé doit être compréhensible : pas de jargon professionnel
- Il doit être prédictible : on doit pouvoir deviner les rubriques qu’il cache
Présenter l’arborescence : quel logiciel ?
Il est évidemment possible d’utiliser Powerpoint pour dessiner son arborescence. L’inconvénient principal réside dans l’impossibilité de bien connecter chaque élément comme on le souhaiterait, d’ajouter des nouvelles catégories sans être obligé de tout déplacer, etc.. Powerpoint n’a pas été conçu pour cela.
Xmind est un logiciel opensource très intuitif, gratuit, et multiplateforme (Windows, Mac OS X, Linux). Vous pourrez concevoir des arborescences web professionnelles en moins de 10mn car Xmind est vraiment très simple d’utilisation.
L’arborescence est exportable en JPG, comme vous pouvez le voir ci-dessous.